Mon aventure couches lavables
Si j’ai choisi de rédiger cet article, c’est parce que je trouve que cette transmission d’informations et d’expérience est d’une très grande importance sociétale. En effet, sans vouloir m’improviser moralisatrice ou afficher un pessimisme déconcertant, vous n’êtes pas sans savoir que notre espèce humaine est à l’origine du plus grand des désastres écologiques. Une démarche permettant de réduire notre production de déchets me semble donc capitale et je sais que vous, pratiquants de yoga, êtes particulièrement sensiblesà cette problématique.
Il y a maintenant plus de dix ans naissait ma grande fille. Ma vie était loin d’être celle d’aujourd’hui. Je ne connaissais mon mari actuel et père de mes enfants que depuis quelques mois quand nous avons eu la surprise de découvrir que nous attendions un enfant. Nous étions tous deux étudiants en licence, lui en psychologie et moi en art. Nous faisions de petits boulots, moi en fastfood et grande distribution et lui en préparation de commande… Nous n’avons donc rien eu le temps, ni les moyens de préparer, nous avons improvisé et j’en ai de multiples souvenirs, émue, avec beaucoup de difficultés et de bonheur aussi. Puis nous avons grandi, cessé nos études, puis repris pour moi (plusieurs fois), enchainé les emplois multiples. C’était dur, mais on s’est accrochés. Puis la douceur s’est enfin installée, il y a quelques années quand j’ai pris mon courage à deux mains et que je me suis installée à mon compte. Mon mari était enfin en CDI depuis un moment, nous étions rassurés, j’ai donc cessé les contrats injustes (y compris dans le milieu du yoga !) pour me recentrer sur mon entreprise. C’est là, évidemment, que le projet d’un deuxième enfant a vu le jour et cette fois-ci nous avons eu la chance de pouvoir le penser.
Mon mari, Lucas, et moi-même avons donc parler couches-lavables ensemble et avons opté pour cette méthode pour plusieurs raisons :
1. Plus écologique. En effet, contrairement à ce qu’on entend bien trop souvent les couches lavables ne consomment pas plus d’eau que les jetables car la fabrication d’une seule couche jetable nécessite 120 m³ d’eau, alors qu’il en faut deux fois moins, soit 83m³, pour laver une couche lavable de la naissance à la propreté de l’enfant. Sans compter que pour produire les couches jetables il faut utiliser du plastique et donc du pétrole, ainsi qu’une cinquantaine de produits chimiques. NB : selon l’étude réalisée par LandbankConsultancy pour l’’association Women’sEnvironmental Network (WEN), les couches jetables, par rapport aux couches lavables consomment :3,5 foisplus d’énergie, 2,3 fois plus d’eau, 8,3 fois plus de matières premières non renouvelables, 90 fois plus de matières premières renouvelableset génèrent 60 fois plus de déchets solides.
2. Plus sain pour les fesses de bébé : je ne sais pas vous, mais depuis que je sais tout ça, je n’ai plus envie de mettre des couches jetables à mon bébé. Et sachez que les couches jetables vous disent souvent ce qu’elles n’ont pas mis comme produits chimiques dedans, mais omettent de vous dire ce qu’elles laissent à l’intérieur !
3. Plus économique : même en comptant le budget lessive la différence lavable/jetable va presque du simple au double. Pour les couches lavables, en fonction de votre achat (neuf ou occasion / choix de la marque et du système) vous en aurez pour une fourchette allant en moyenne de 300€ (parfois moins) à 800€ pour vos couches lavables, contre environ 1500€ de couches jetables de la naissance au 2 ans de votre loulou, donc si l’enfant est propre plus tard ça augmente encore mais que côté jetable.
Ce qui nous a fait hésiter :
1. L’entretien : on avait peur de ne pas réussir à gérer les lessives en plus de l’arrivée d’un bébé et vous savez quoi : eh bien ce n’est pas sorcier. Le conseil que je vous donnerais c’est de vous y mettre de suite pour ne plus vous laisser « séduire » par l’extrême facilité inégalable du jetable ; si vous prenez l’habitude c’est fichu, vous repousserez au lendemain et vous trouverez tout un tas d’excuses pour vous pardonner vous-mêmes. Mais ça reste très simple : on jette le caca dans les WC ou à la poubelle (nous on met un voile jetable biodégradable dans la couche parce qu’on est des précieux on n’aime pas se salir les doigts) et on vise le sceau à couche pour un stockage au sec ! C’est tout ! Ici tous les deux jours on fait une lessive spéciale couche et c’est reparti.
2. Les déplacements : finalement c’est pareil sauf qu’au lieu de mettre la couche sale dans une poubelle on jette le cadeau offert par bébé s’il y en a un et on plie la couche sale dans un sac à linge dans le sac à langer, c’est tout. C’est pareil qu’à la maison. Le seul vrai bémol c’est les vacances sans machine, là je dois avouer que c’est le seul moment où j’opte pour les jetables ; juste par flemme de laver à la main, je me repends.
3. Les critiques : ça par contre on en essuie, je ne vous dirais pas le contraire ! C’est aussi pour cela que je fais cet article, pour que vous ayez de suite du répondant. Si vous optez pour cette solution, car pour la consommation d’eau j’ai dû faire des recherches pour justifier mon choix suite à de nombreuses critiques. Et oui ! L’entourage n’est pas toujours bienveillant, comme nous tous d’ailleurs, personne n’est parfait.
Ce que nous aurions aimé savoir avant :
1. Il faut essayer sur son bébé avant d’acheter : il y a beaucoup de choix, de marques, de système de couches. Les couches à poches, les TE1, TE2, TE3 (signifiant tout en 1,2 ou 3), les couches classiques, les shortys/culottes en PUL ou polaire, les shortys/culottes en laine, les BEBELA, les langes classiques, les langes pré-pliés, preflods, les langes à nouer, les contours, les couches pré-plates et double-plates. Nous, par exemple, avions pensé prendre des TE2 car le système nous convenait théoriquement bien. Elles sont composées d’une partie imperméable en PUL (en gros la couche qu’on voit) dans laquelle on choisit de mettre des absorbants (langes ou inserts) Nous avons donc acheté des TE2 mais aussi des TE1 pour notre nounou (une fois assemblées, ça ressemble et s’utilise « presque » comme une couche jetable (le presque c’est parce qu’on la jette pas, hein !)) Finalement nous avons revendu les TE2 pour ne garder que les TE1 évolutives que nous avons adorées de suite. Faciles à utiliser, très efficaces et en plus très jolies ! Puis en cherchant la « super couche de nuit méga absorbante » je suis tombée sur les BEBELAS et celles-là je les trouve vraiment super aussi. Bébé peut pioncer 14h jamais ça ne débordera, honnêtement du jamais vu en jetable !
2. Ça fait un gros popotin et certains vêtements de conviennent pas : C’est pas dramatique, on s’y fait. Pas de pantalon ajusté, c’est tout, mais après tout à cet âge-là c’est le confort qui prime et on peut avoir de très beaux sarouels.
Les point positifs imprévus :
1. Beaucoup moins d’odeur : en fait une couche jetable ça sent, promis, ça pue, une lavable non.
2. Pas de rougeurs sur le popotin, pas d’irritation ! le top ! et pourtant mon fils a la peau fragile, avec une tendance à l’exéma.
3. Certaines couches sont trop belles.
4. Pas de débordements qui vont jusqu’en haut du dos, pas un seul en 11 mois en couche lavable, les seuls qu’on a eu c’était en jetable en vacances ! Des matins avec un bébé au sec dans sa couche, même après une énorme nuit !
Notre routine d’entretien des couches pour les intéressés :
– On monte la couche et on l’utilise (enfin bébé pas nous !)
– On la met sans le popo, mais avec le pipi en stockage au sec dans un sceau qui ferme. Le popo direction la poubelle ou les WC.
– Tous les deux jours en moyenne, on fait une machine que de couches en deux temps :
1) On « démonte » les couches, c’est-à-dire qu’on enlève les langes ou inserts de la poche centrale de nos TE1 et on déplie et sépare bien tout dans la machine. C’est vrai ce n’est pas le moment le plus fun on touche un peu le pipi.
2) Un rinçage de 45 ou 59 min à 30° avec ½ dose de lessives écolo et essorage à 1400T/M
3) Un lavage de 2h59 à 60° avec 1 dose de lessive écolo et du percarbonate, essorage à 1400T/M
4) On étend les couches
5) On les monte et on les range ! C’est tout !
Voilà je crois que je vous ai tout dit ! N’hésitez pas à fouillez sur facebook ; plein de groupes de couches lavables sont des mines de conseils. Je suis sur celui nommé Couches lavables entraide et bienveillance et c’est sur celui-ci que j’ai appris toutes ces informations. Oui ça peut faire « peur » car il y a pleins d’infos mais après vraiment ce n’est pas compliqué, même en travaillant ! Alors allez-y, foncez !!! Dites-vous qu’un seul bébé fait l’équivalant de toute sa chambre remplie du sol au plafond de couches à jeter, préférer le lavable ça fait de suite une très grosse différence.