Celles et ceux qui ont l’habitude de suivre mes cours m’auront très certainement entendue dire qu’on ne fait pas un métier choisi par hasard.
Pourquoi suis-je professeur de yoga ?
J’ai toujours cherché à traverser le mouvement juste et bon pour le corps, à ressentir, à connecter.
Tout cela est vrai, mais plus j’avance, plus je me rends compte que cette vérité n’est que le sommet de l’iceberg.
Pourquoi suis-je réellement et profondément devenue professeur de Yoga ?
Si je suis honnête avec moi-même, c’est très certainement avant tout parce que je suis ce qu’on appelle une hypersensible, une grande stressée, une angoissée, une perfectionniste, une flippée de la vie, une fille qui « psychote », se fait des films catastrophes toute seule pour tout et pour rien ! Oui, oui, je suis comme ça. J’ai peur très souvent, trop souvent, presque tout le temps en fait, mais je suis aussi très travailleuse, courageuse, passionnée et surtout, j’aime les autres.J’aime les gens, tous ou presque, je vous aime, j’aime distribuer le bonheur, ou contribuer à en apporter un peu.
Bref, plus j’avance, plus je suis sûre du chemin que j’emprunte et vous savez quoi ? Moins j’ai peur et plus je suis confiante, car ce qui me porte c’est avant tout, aimer. Vous aimez, un peu égoïstement, je me repends, car j’ai besoin d’aimer l’autre pour m’aimer moi-même.
Si je vous dis tout ça, si je me livre, c’est pour vous rassurer : VOUS N’ETES PAS SEUL(E) !
Vous n’êtes pas seul(e) à être stressé(e), angoissé(e), perdu(e), parfois paniqué(e). Et le télétravail est loin d’être rassurant pour les grands angoissés.
Tout comme vous j’ai paniqué à l’idée de passer en télétravail :
« Comment faire des vidéos : je n’ai pas de caméra, de micro, je n’ai pas la place chez moi, j’ai mes enfants, mon chien, ça va être bruyant et je ne supporte pas de me voir à l’écran, ça va être horrible, je ne vais jamais y arriver !!!! Et puis je vais devoir annuler mes soirées méditation, mes matinées yoga, comment vais-je m’en sortir ?! »
Voilà quel a été mon premier discours intérieur.
Une fois la panique passée, les premières improvisations organisationnelles traversées, je me suis calmée etorganisée.
Je me suis fait un emploi du temps professio-familial avec des temps pour l’école à la maison, les jeux avec les enfants, la cuisine, le travail (préparation de cours, tournage vidéo, montage, rédaction de mails, partage…) et des temps de pause.
Au premier abord, ça peut paraitre compliqué, mais lorsqu’on est quelqu’un d’angoissé, un programme bien ficelé ça rassure. J’essaie de m’y tenir au mieux sans pression, de garder des moments « off » ou presque : lors d’une tétée silencieuse avec mon petit dernier par exemple, ou d’une activité cueillette ou loisir créatif avec ma grande. Pendant ces moments-là, je me recentre et je respire, je m’étire simplement, je baille.
Ce programme n’a pas été parfait dès le début, au départ il était trop exigeant, j’avais donc une sensation d’échec permanent, je l’ai donc revu et corrigé plusieurs fois jusqu’à ce qu’un bel équilibre entre obligation, désir, réussite, détente et satisfaction se mette à poindre.
Si vous vous sentez angoissé(e), stressé(e) et/ou débord(é), je vous conseille de tester la création de votre programme pouvant comporter par exemple :
• Heure de levée.
• Temps de petit-déj si vous en prenez un.
• Activité bien-être matinale pour se mettre en route (ex : quelques salutations au soleil, une médiation, ou lire un chapitre du livre de votre choix attention une lecture plaisir pas boulot ! ou juste un temps de rien.)
• Regarder son programme du jour attentivement et en redéfinir l’ordre si besoin.
• Temps de travail sur une plage horaire définie (travail terminé ou pas quand c’est l’heure on stoppe) et/ou école à la maison (pas plus de 2h d’affilé pour les adultes et grands enfants, 45 min pour les plus petits, à renouveler après la phase de pause de 5 à 15min)
• Pause où on bouge, on se lève, on marche, on s’étire, on respire, on peut même, en prévenant son entourage, crier un bon coup ou chanter à tue-tête si on en a besoin (moi je craque souvent bruyamment, je ne préviens plus, ici tout le monde le sait « ça y est c’est son quart d’heure ! » ça amuse tout le monde et ça met de bonne humeur !)
• Temps de travail/école
• Etc…
• Temps de repas (préparation + dégustation + pose tisane/café/détente/respiration + un petit plaisir silencieux pour s’encourager. Ici on mange un carré de chocolat)
• Temps de travail/école
• Pause
• Temps de travail/école
• Etc…
• Temps de repas
• Choisir une heure de coucher et s’y tenir, même avec un livre. ATTENTION PAS D’ECRAN surtout pour les insomniaques !
TRES IMPORTANT :Profiter de la soirée pour se détendre et organiser son programme du lendemain :
1. Profiter pleinement des enfants si on en a (on ne parle pas des devoirs, on ne parle pas des bêtises, on joue, on fait des câlins, on lit des histoires, on PRO-FITE !)
Et quand les petits sont couchés :
2. Faire sa« to do liste » du lendemain.
3. S’avancer (préparer la table du petit déj’, sortir les ingrédients, choisir les repas du lendemain et prédécouper les légumes et pré-peser les autres condiments pour gagner un temps précieux.)
4. Ranger sa maison (ramasser tout ce qui traine, faire un brin de ménage où c’est utile)
5. Aller au lit à l’heure avec une maison en ordre, un programme du lendemain établi et le plaisir du devoir accompli.
Bien sûr des centaines d’autres programmes/organisations sont possibles. Je vous donne la méthode que j’utilise, elle n’est pas parfaite, rien ne l’est, mais elle est top pour moi. J’espère que ça pourra vous donner une base pour que vous puissiez travailler chez vous avec moins d’angoisse et plus de plaisir.
Et n’oubliez pas, le plus important. Vous êtes capables de vous gérer vous-mêmes, vous êtes la/le meilleur(e) et je dirais même la seule personne à savoir vraiment quel fonctionnement sera le must pour vous. Faites-vous confiance !